Si vous trouvez l’art contemporain bizarre, alors sachez que vous n’êtes pas le seul. La frontière entre le non-art et l’art est si étroite que seul les professionnels artistes et leurs collecteurs peuvent comprendre réellement la valeur des objets qu’on peut leur présenter. C’est ce qui explique le geste plutôt innocente d’une femme de ménage qui a envoyé aux poubelles une œuvre d’art de plusieurs milliers d’euros.
Anna Macchi dans un musé de Bari
En février 2014, le musée « Sala Mura » exprimait son mécontentement à propos d’un incident qui venait de se produire dans ses installations. En effet, Anna Macchi était une femme de ménage de ladite musée. Le 19 février 2014, pendant qu’elle faisait ses travaux de ménage habituels, elle tomba sur deux installations faites de papier journal, de cartons et de cookies éparpillés sur le sol. Face à ce bazar apparent, le réflexe de la femme de ménage était de les ramasser et de les jeter aux poubelles. Mais il s’est avérer par la suite que les objets ramassés par Anna étaient une installation qui allait servir dans une exposition. Il s’agissait d’une œuvre de l’artiste New-yorkais Paula Branca qui avait ambition de sensibiliser les visiteurs sur les thématiques de l’environnement et la thématique de la surconsommation. L’œuvre qui a été révélé par les agents de sécurité à l’ouverture, est évaluée à 11.000 euros.
Anna Macchi : Je n’ai fait que mon travail
Dans une interview que la femme de ménage accordait aux journalistes de “La repubblica“, elle affirmait qu’elle n’a fait que son boulot : “Je suis allé ouvrir la salle, j’ai vu toutes ces crasses par terre, les cartons, les bouteilles de verres au dessus des cartons, un vrai foutoir. Alors j’ai pris les cartons et les bouteilles et j’ai tout mis dehors“. Anna Macchi explique qu’elle ne pouvait pas se douter que c’est une œuvre à exposer. “Je ne me suis douter de rien“ affirme-t-elle à “La repubblica“. Elle précise qu’elle était triste mais qu’elle ne se culpabilise pas parce qu’elle n’a fait que son travail. L’adjoint à la communication de la ville a fait comprendre qu’ils étaient mécontents mais que la situation explique bien le sens même de l’art contemporain qui est d’interagir avec ce qui l’entoure. Même analyse de Achille Bonito Oliva qui estime qu’il s’agissait “ de situation d’ambiguïté saine“.
Il faut préciser que le musé souscrit à une assurance pour couvrir ces genres d’incident. C’est donc à l’assurance de rembourser l’œuvre.